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Fiche 13

Comment les élèves peuvent être le relais de l’information sur les risques sanitaires du bruit pour les plus jeunes ?

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Introduction

L’information sur les effets du bruit sur la santé doit permettre aux collégiens de saisir les enjeux de la prévention mais ils doivent aussi s’emparer de cette problématique pour communiquer, transmettre à leurs pairs des recommandations indispensables pour conserver leur capital auditif. A travers la mise en place de campagne de prévention dans l’établissement scolaire, les élèves deviennent ainsi des acteurs de cette prévention.
  • Publics ciblés :

    Collégiens

  • Thématiques :

    Arts Plastiques,  CDI,  Éducation musicale,  Français,  Sciences de la vie et de la terre

Objectifs

  • 1
    Comprendre le son, le bruit, les effets du bruit sur la santé et les moyens de se protéger
  • 2
    Faire la différence entre des sources d’information, porter un regard critique
  • 3
    Sélectionner l’information pertinente pour créer une communication entre pairs

Compétences de l'élève

  • Comprendre les impacts du bruit sur la santé
  • Repérer les messages compris par les plus jeunes et les vulgariser
  • Chercher les informations pertinentes (CDI, Internet…)
  • Travailler en groupe
  • Rédiger des recommandations pour les plus jeunes
  • S’estimer et être capable d’écoute et d’empathie
  • Utiliser les ressources numériques
  • Exercer son esprit critique
  • Réaliser une production multimédia
  • Présenter le contenu de la campagne

Activites proposées

  • Imaginer une campagne de prévention (affiche, support numérique de type diaporama, vidéo).
  • Les élèves devront mettre en oeuvre une démarche scientifique et des savoir-faire techniques pour collecter l’information. Le CDI sera un lieu de ressources pour leurs recherches guidées par l’enseignante-documentaliste.
  • Faire des groupes : chaque groupe doit imaginer de mettre en place une communication argumentée sur des affirmations : « Ecouter la musique fort permet d’être dans sa bulle et d’oublier le monde qui l’entoure » ; « Ça ne sert à rien de se protéger des risques auditifs car la surdité c’est pour plus tard » ; « Porter des bouchons d’oreilles en concert ne permet pas d’entendre la musique ». Chaque groupe présentera aux autres groupes leurs arguments qui seront ensuite retravaillés en fonction des connaissances acquises au CDI. La restitution orale permettra à chaque élève d’exercer son esprit critique face à des points de vue opposés exposés par les autres élèves.
  • Créer une exposition (Arts plastiques) décrivant les effets sanitaires du bruit et demander aux élèves (en groupe) d’expliquer aux autres classes ces effets.
  • Mettre en place une campagne de prévention sur le bruit : réfléchir au contenu des messages à transmettre, au(x) support(s) à utiliser pour faire passer les messages (Affiches, campagne de prévention sur youtube ou sur les réseaux sociaux …). Cette campagne de prévention sur les risques sanitaires du bruit par les pairs pourra être organisée dans le cadre de la Journée nationale de l’audition (mars).

Éléments de connaissances et pistes de réflexion

Education musicale

Les musiques amplifiées ont connu un essor considérable ces cinquante dernières années par le développement de technologies de plus en plus performantes en matière d’amplification et de diffusion du son. L’écoute musicale est aujourd’hui possible en tout lieu grâce au baladeur. Les MP3 et autres appareils portatifs sont capables de stocker jusqu’à 40.000 chansons. Ces pratiques sont largement partagées dans le monde puisque les ventes mondiales de lecteurs MP3 ont atteint 132 millions d’unités en 2009 (une étude du cabinet iSuppli). Le nombre de possesseurs de MP3 s’est accru de façon spectaculaire chez les jeunes : en 2006, selon Zogby International, 61% des adolescents disaient posséder un MP3. En 2009, Danhauer et ses collègues ont constaté que 94% des étudiants interrogés en possédaient.

La musique est vécue comme un moyen de détente, de décharge, ou de réconfort et participe ainsi à la régulation des états émotionnels.
Les effets recherchés à travers cette écoute peuvent être très divers. La puissance sonore
favorise l’immersion dans la musique, la recherche de sensations fortes, l’impression de pouvoir toucher les sons. Le fait de pouvoir choisir la musique, choisir l’ambiance sonore donne un niveau de contrôle et accroit le sentiment de liberté. Cette expérience onirique est associée à une dimension hédonique qui permet à l’individu d’évacuer les aspects négatifs du quotidien. Certains auteurs parlent de catharsis, au sens d’Aristote, comme une libération par dérivation.

Selon Green (2004), le MP3 constitue une relation très forte au plaisir individuel pris à tout moment, en tout lieu, public ou privé. Cette liberté d’écoute permet de prendre de la distance par rapport au paysage sonore urbain et domestique.

Dans cette dialectique entre l’intérieur et l’extérieur, certains chercheurs décrivent ce phénomène comme un « nomadisme musical » (Touché, 1988) ou un « nomadisme bitume » (Green, 2004). L’usage du MP3 dans les transports réorganise et respatialise l’expérience du lieu. L’environnement est alors mis à distance pour un recentrage sur soi. Toutefois, l’oreille se révèle capable comme l’oeil de sélectionner les informations : de se fermer parfois pour les bruits et de s’ouvrir à d’autres moments pour des informations auditives potentiellement pertinentes (Perqueux, 2009). D’ailleurs, le réglage du volume donne un éventail de conduites spatiophoniques qui va de la prise en compte de l’environnement sonore à sa fermeture.

Thibaud (1992) définit quatre types de conduite dans la gestion du volume sonore : « La première consiste à rechercher l’intensité minimale suffisante pour entendre un tant soit peu les informations électroacoustiques. L’enveloppe sonore reste extrêmement perméable aux bruits de la ville(…). La seconde s’apparente à la recherche d’indices sonores pertinents correspondant à l’activité en cours. L’ajustement des niveaux sonores du baladeur se fait en fonction de la composition du paysage sonore urbain et de la charge informationnelle des événements locaux. (…) La troisième conduite est liée la recherche d’un équilibre stable entre les sons médiatiques et les bruits urbains quelle que soit l’intensité de ces derniers. Le réglage de l’intensité sonore varie alors selon le contexte acoustique du lieu (…). Enfin, la quatrième conduite consiste à régler le baladeur à de fortes intensités afin de masquer le bruit ambiant et de neutraliser les agressions sonores éventuelles de la ville. Cette attitude est loin d’être systématique, elle est bien souvent adoptée quand le milieu urbain est lui-même particulièrement bruyant et dépourvu de toute information ou rythme intelligible. »

L’usage du lecteur numérique avec casque ou oreillettes permet de se dérober à un environnement sonore contraint (masquage des bruits des transports, des bruits de voisinage ou domestiques etc…) et devient un moyen de s’évader d’une certaine routine ou d’espaces vécus comme répétitifs (déplacements domicile/école par exemple). D’ailleurs, dans les transports en commun, le fait d’écouter de la musique avec des écouteurs réduit l’espace péripersonnel de 15 à 20 cm le ramenant à environ 50 cm. Ainsi, la promiscuité est mieux tolérée, la menace de l’envahissement de l’espace personnel est moins forte (Tajadura-Jimenez, 2011).

Cette activité a priori essentiellement solitaire, souvent associée à l’image d’une « bulle sonore », peut aussi se partager entre amis. L’étude réalisée par le CIDB et Bruitparif (2009) sur les pratiques d’écoute des lycéens montre d’ailleurs que les échanges entre amis peuvent se faire tout en conservant une oreillette (80% d’entre eux). Snowden et Zapala (2010) ont aussi signalé que certains élèves utilisent une seule oreillette et partagent l’autre avec un camarade. Cette pratique peut entraîner une augmentation du volume qui dépasse celui de l’écoute binaurale, accroissant ainsi le potentiel de dommages auditifs.

Le développement du MP3 et l’augmentation des capacités de stockage et d’écoute participent à renforcer l’inquiétude de certains professionnels de santé. Selon Bostic (2011), les audiologistes américains ont récemment commencé à exprimer leur préoccupation quant aux pertes auditives causées spécifiquement par l’utilisation du MP3 chez les jeunes adultes. De son côté, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) avait déjà rendu un avis le 4 avril 1996 relatif aux baladeurs et estimé que : « Parmi les appareils, seuls ceux qui sont limités à un niveau sonore de 85 dB(A) peuvent être considérés comme ne présentant qu’un risque auditif très faible. Par contre, au-delà d’un niveau sonore maximal de 105 dB(A), les risques sont élevés ».

La loi n° 96-452 du 28 mai 1996 portant diverses mesures d’ordre sanitaire et social limite la puissance sonore maximale de sortie des baladeurs à une pression acoustique de 100 dB S.P.L. (Sound Pressure Level). Par ailleurs, ces appareils doivent porter sur une étiquette lisible, non détachable, la mention : « A pleine puissance l’écoute prolongée du baladeur peut endommager l’oreille de l’utilisateur » (article L. 5232-1 du code de la santé publique, textes d’application de la loi : décret n° 98-858 du 22 septembre 1998, arrêté du 24 juillet 1998). Malgré cette réglementation, le niveau sonore des écouteurs peut être accru si les écouteurs fournis avec le baladeur à l’achat sont remplacés par d’autres ayant un rendement électro-acoustique plus élevé.

L’étude réalisée par le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux (CRSEN) a montré qu’entre 2,5 et 10 millions d’Européens utilisateurs de baladeurs risquaient « des pertes auditives irréversibles s’ils règlent le son trop fort et se servent de [leur] appareil pendant plus d’une heure par jour pendant au moins cinq ans ».

Quant à l’écoute collective des musiques amplifiées, elle permet une mixité sociale à travers le partage de sensations et de valeurs communes à un groupe. En concert ou en discothèque, les individus s’unissent autour de cette écoute vibrent ensemble sur leurs morceaux préférés, faute de pouvoir communiquer verbalement.

Les sorties en discothèques permettent de danser sur ses musiques préférées et procurent aux jeunes et aux moins jeunes un sentiment de communion, de bien-être, un état d’effervescence. Cette volonté d’immersion dans le flux sonore implique une réception somatique et engage le corps (Petiau, 2012). L’impact sur l’humeur est tel qu’une sensation de plénitude ou de bien-être peut être ressentie par les participants.

Ainsi « L’écoute à plein volume » répond à une demande du public venu dans ces lieux pour ressentir physiquement le son (Axelsson A. et al.,1987; Vogel et al., 2010). Le plaisir corporel et le fait de se rassembler sans avoir besoin de communiquer verbalement participent à ce phénomène social de communion. A la fois perception individuelle et identité de groupe, la musique propose un espace de détente collectif où le risque auditif éventuel n’a pas de place.

En effet, face aux états émotionnels éprouvés, les jeunes pensent rarement aux risques encourus. Lorsque ces derniers sont envisagés, le choix est très vite fait entre un plaisir immédiat lié à l’écoute à volume élevé et l’exigence de protection, avec un plaisir atténué par des bouchons d’oreille portés en prévention d’un risque éventuel de surdité dans un avenir plus ou moins proche. Il existe une certaine acceptation du risque, face au plaisir immédiat ressenti (Vogel, 2010, Rawool et al, 2008). Pourtant, la fréquentation des discothèques et les sorties en concerts peuvent conduire à une altération à plus ou moins long terme des capacités auditives des jeunes. La dose de bruit reçue dans ces établissements est élevée et constitue un risque réel d’atteinte auditive d’autant plus que cette exposition est souvent combinée à d’autres activités bruyantes comme l’écoute de la musique en voiture ou l’usage du MP3.

Le Baromètre santé environnement (Menard, 2008) indique que 81% des 18-25 ans se sont rendus à un concert, dans une discothèque ou ont pratiqué de la musique au cours des douze derniers mois ; 78% ne prennent pas de précautions particulières dans ces circonstances.

Pourtant, ces activités volontaires d’écoute musicale (MP3, concerts, discothèques…) conduisent les jeunes à s’exposer à des niveaux sonores aussi importants qu’en milieu industriel. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’état futur de l’audition de toute une population présentant déjà des troubles auditifs à l’entrée dans la vie active et des difficultés d’insertion en milieu professionnel en tant que travailleur handicapé.

Perception du risque et comportements de protection

Les pertes auditives étant irréversibles, mais évitables, les publics doivent être sensibilisés aux risques afin de préserver leur audition.

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène mondial, la déficience auditive n’est pas un sujet de discussion abordé en famille puisqu’une étude américaine (Davis, 2011) révèle que les deux tiers des parents interrogés n’en ont jamais discuté.

Environ un tiers des parents savent qu’on peut limiter le volume du casque et des écouteurs. Plus de la moitié souhaiteraient acheter un casque ou des oreillettes avec limitation du volume, mais seulement un tiers d’entre eux pensent que leurs adolescents seraient prêts à les utiliser. En outre, la plupart de ces parents pensent que leurs adolescents ne sont pas à risque. Posséder des connaissances sur l’audition est la première étape pour se protéger. D’où l’importance de développer des programmes de sensibilisation pour donner à chacun les connaissances pour agir.
Chen et al.(2008) ont étudié les connaissances de 479 enfants de 10 ans sur les protections auditives, les dangers du bruit, la santé auditive, le type d’actions à adopter dans le bruit. Ils sont 84% à fuir le bruit, 73% à restreindre la durée d’exposition, 72% à aller dans des lieux plus calmes, 66% à se boucher les oreilles et 55% à utiliser des bouchons d’oreilles en présence de bruit. Il semblerait que ce soit plus facile pour les enfants de fuir la source de bruit que de porter des bouchons d’oreille. Lorsqu’ils ont les connaissances suffisantes sur la protection de l’audition, les enfants ont tendance à se protéger du bruit par différentes actions. Ils sont en effet 72% à avoir tenté de se protéger par l’une ou l’autre des actions précitées.
Cependant avec l’âge, les comportements de protection ne sont pas ancrés dans les habitudes. Ainsi, plus de la moitié des répondants à un sondage auprès de collégiens estime que les pertes auditives sont réversibles (Shah, Gopal, Reis, et Novak, 2009).

De même, les adultes de l’institut Zogby International (2006b) ont indiqué qu’ils étaient moins susceptibles que les adolescents ou les étudiants de prendre toutes les mesures préventives. Une faible réceptivité à toute ingérence dans leurs habitudes d’écoute de musique a été observée. Bien que conscients des risques, ils ne se sentent pas personnellement vulnérables et sont donc peu enclins à changer leurs pratiques d’écoute (Vogel & al., 2007).
Une meilleure compréhension des facteurs sociaux peut influer sur la motivation d’un
individu à s’engager dans des comportements de protection de la santé auditive. L’enquête par questionnaire (484 participants) réalisée par Gilliver et al. (2012) visait à examiner la perception du risque associé à l’écoute de la musique et à estimer les comportements d’écoute de ses pairs. Une personne sur cinq a déclaré utiliser des volumes d’écoute dangereux. Mais l’enquête révèle une différence significative entre l’auto-évaluation et l’estimation des niveaux d’écoute de leurs pairs, avec près de la moitié des participants (46%) détenant la conviction que leurs amis écoutent à des niveaux risqués. Une telle perception erronée a le potentiel de diminuer les sentiments de vulnérabilité, ce qui conduit à la diminution de la motivation à s’engager dans des comportements de protection. De plus, la surestimation des niveaux d’écoute des pairs peut conduire les individus à tenter d’imiter leurs comportements par l’augmentation de leurs propres niveaux d’écoute afin de répondre à la norme sociale perçue.

De nombreuses études confirment qu’on s’estime en général moins exposé aux risques qu’autrui, ce qui entraîne une surestimation de l’aptitude personnelle à y faire face et une perception pauvre des capacités d’autrui à les gérer. L’optimisme irréaliste désigne la tendance générale à croire que autrui aura plus d’infortunes que soi (Weinstein, 1980).L’illusion de contrôle quant à elle est la tendance des individus à anticiper une probabilité de contrôle personnel plus forte que la probabilité objective ou réelle (Langer, 1975).

Ces deux biais conduisent à un troisième qui est l’illusion d’invulnérabilité ou la tendance à se croire moins exposé que les autres à subir un événement négatif (Perloff, 1983). Selon Weinstein (1987), cette illusion d’invulnérabilité résulterait de quatre considérations : 1) la croyance selon laquelle s’il n’y a pas eu de problème jusqu’à présent, on est à l’abri d’un tel
risque pour le futur, 2) la perception du risque comme évitable par des actions individuelles, 3) la perception du risque comme étant rare et 4) l’absence d’expérience personnelle directe avec ce type de risque.
L’étude CIDB/Bruitparif (2009) montre que les adolescents interrogés ont une bonne connaissance des risques auditifs. La majorité des lycéens savent que la perte de l’audition est irréversible (80%) et ils sont majoritairement conscients que la durée d’écoute peut affecter leur audition (69%).
Certains élèves estiment qu’ils ne peuvent pas toujours récupérer leurs facultés auditives quelques heures après un concert (62%). Toutefois une minorité se protège face à ces risques. En effet, 35% seulement prennent des précautions quand ils écoutent de la musique: en réduisant le volume sonore (47%), en s’éloignant des enceintes (37%) ou en portant des bouchons d’oreilles (16%). Il faut noter que 37% des lycéens ont déjà ressenti des bourdonnements ou des sifflements d’oreilles après une exposition aux musiques amplifiées.

De son côté, Fligor (2009) estime que les risques de dommages auditifs sont accumulés sur une période de 40 ans. Les adolescents ne semblent pas se projeter dans un futur si lointain, ils vivent le plus souvent au jour le jour. Le risque d’atteinte auditive est donc le plus souvent minimisé et ils ne se sentent pas concernés par les campagnes de prévention.
Des entretiens auprès des jeunes femmes et des hommes révèlent que les hommes ont tendance à adopter un sentiment d’invulnérabilité, afin de suivre les normes sociales de la masculinité (Bohlin, Sorbring et Erlandsson, 2011).

Dans le même temps, il est socialement acceptable pour les femmes à se révéler comme vulnérables, par exemple, en utilisant des protections auditives ou en quittant le club ou la salle de concerts. Les stratégies de prévention doivent inclure la compréhension de ces normes sociales.

Les risques ne sont pas simplement représentés par une menace, ils fournissent également un sens existentiel et des opportunités pour les jeunes d’atteindre la maturité. En ce sens, la recherche de sensation peut aussi freiner considérablement l’efficacité des messages de prévention. L’écoute de la musique amplifiée à volume élevé peut alors être assimilée à un comportement ordalique où l’individu à travers des expériences extrêmes construit sa personnalité.
Les expériences musicales intenses permettent aussi de réduire les tensions. Les jeunes ne perçoivent pas les risques comme aussi sérieux que les risques traditionnels, même si un assez grand nombre d’entre eux ont fait l’expérience temporaire d’acouphènes et se sont inquiétés de tels symptômes. Plusieurs recherches suédoises arrivent à la même conclusion à savoir que les adolescents ne considèrent pas les environnements bruyants (les clubs et les concerts de rock) comme étant aussi risqués que les situations de risques traditionnelles (médicaments, excès de vitesse).
Aucun adolescent (jeunes à risque important, jeunes à risque faible) n’a l’intention de protéger son audition dans l’avenir. Les incitations des pairs à participer à une soirée en discothèque semblent être plus fortes que la menace perçue des dommages auditifs. (Bohlin & Erlandssonn, 2007)

Ainsi la connaissance sur les risques encourus ne mène pas forcément à des comportements de protection. C’est pourquoi, il est nécessaire de mieux connaître les représentations associées à l’écoute de la musique pour améliorer la prévention face à ces comportements à risques. En outre, un travail doit être mené sur les messages appropriés à diffuser auprès des adolescents visant à prévenir ou à réduire tout effet délétère sur l’audition. La prévention par les pairs permet aux élèves de devenir acteur de la prévention et de faire ses propres choix en termes d’exposition aux sons et aux bruits.

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